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charm's
1 février 2008

soirée imprévue 1

Elle en avait assez de ces soirées mornes, seule chez elle, elle se dit qu’elle n’avait pas mérité ça…Soit elle était seule, soit mal accompagnée, des blaireaux qui ne pensaient qu’à la mettre dans leur lit sans passer par la case galanterie et séduction, de purs mufles, juste là pour satisfaire de bas instincts.

Il y en avait bien un qui était différent…Elle avait avec lui, une complicité intellectuelle qui la laissait souvent étonnée, comme s’ils pensaient ensemble, retrouvant souvent les mots que l’autre voulait prononcer, et pouffant de rire aux mêmes plaisanteries.

Il avait de l’esprit, il avait de l’humour, ils avaient les mêmes distractions, il n’avait jamais eu de geste déplacé à son encontre, son regard fiévreux parlait pour lui, la flattait sans l’indisposer.

Elle l’avait vu plusieurs fois, et ils avaient laissé une douce connivence s’installer, découvrant des restaurants, des ambiances, partageant leurs avis, sans jamais tomber sur un désaccord incontournable. Ils se promenaient aussi, souvent, et elle s’accrochait à son bras, comme une amie, comme une confidente, comme une complice, il n’en avait jamais profité, à vrai dire, il ne prenait que ce qu’elle voulait bien lui donner, sans jamais insister, sans jamais rien demander, il lui apportait sa présence, son soutien, sa compagnie, sans rien demander en échange. Et elle l’appréciait pour ça.

Ce soir, il lui avait proposé d’aller au cinéma, elle avait accepté avec plaisir, ça lui changerait les idées. Ils avaient rendez-vous devant le cinéma . Il savait qu’elle avait besoin de se sentir libre et tout en étant galant et attentionné, il respectait ses règles du jeu.

Elle sentait en lui, cette gentillesse, ces attentions, mais ne doutait pas un instant qu’il puisse être redoutable aussi. Elle ne le prenait aucunement pour un faible, ou un homme qui plierait à tous ses caprices, et toutes ses exigences, elle sentait simplement qu’il se laissait faire dans la mesure où cela n’allait pas contre ses convictions, ses envies ou ses aspirations.

Il l’avait d’ailleurs une fois, rappelée à l’ordre, elle avait tenté de jouer la capricieuse aguicheuse avec lui, elle avait minaudé, provoqué, et ses mots étaient tombés comme un couperet, elle devait faire un choix, ou il continuerait à être son ami de charme ou elle se mettait dans son lit mais qu’elle cesse ce jeu de gamine dont il avait horreur, elle se l’était tenu pour dit et n’avait plus jamais recommencé, ses mots l’avaient touchée, et avaient ébréché sa carapace de séductrice qui ne voulait pas s’investir au-delà de ce qu’elle avait décidé.

Ils sortirent à 22h30 de la séance, et il lui proposa de boire un dernier verre au bar, elle accepta, et ils discutèrent longuement de la séance, de leur projet, du sens de leur existence.

Elle portait une jupe longue en velours marron et un léger pull noir, et avait torsadé sa chevelure en chignon, le tout assorti d’une paire de botte noire à talon. Il portait un pull noir avec un jean noir et un blouson en cuir noir.

Leur verre terminé, il se rendit compte qu’elle n’avait pas envie de rentrer chez elle, qu’elle semblait hésiter, il était trop tard pour assister à une autre séance, un deuxième verre aurait été superflu, il se décida à l’inviter dans le dancing le plus proche.

Elle rit, cela faisait bien longtemps qu’elle n’avait pas été danser, ce n’était pas prévu, et elle se laissa aller sur le cours de l’improvisation qu’il lui proposait…

Il entrèrent dans la boîte de nuit déposant leurs effets, et entrèrent dans une salle surchauffée, bondée, et enfumée. Personne n’était sur la piste, mais ils étaient tous autour.

Impossible de discuter, la musique était assourdissante. Elle regardait autour d’elle, elle nota qu’ils étaient probablement les plus âgés de toute la salle, elle était la seule à porter une jupe, elle ne voyait que jeans taille basse et top aux bretelles fines, tantôt ornés de paillettes brillantes, tantôt aux inscriptions aux couleurs criardes, c’était donc ça la mode maintenant…

Décidément elle ne pourrait adhérer à ce type de tenues, elle se sentait bien dans ses fringues et assumait son âge.

Ils étaient là à observer la piste vide et à se sourire, quand quelques danseurs et danseuses se lancèrent, elle lui prit la main et l’entraîna sur la piste. Elle se déhancha, bougea, ondula et quelques mèches folles s’échappèrent de son chignon. Il l’observait en souriant laissant de temps en temps son regard errer sur la foule, le même bruit métallique résonnait, le même rythme scandait des notes, irrémédiablement répétées, rendant les danses automatiques, robotiques, presque codifiées et la foule se soumettait bougeant dans la même houle, dans la même vague.

Elle lui fit signe, qu’elle allait prendre un peu l’air, et se fraya tant bien que mal un passage dans la foule, craignant qu’il l’ait suivie, mais à sa grande surprise, il continua à danser.

Elle se décida à faire le tour du dancing, observant les jeunes hommes qui laissaient couler leurs regards sur sa silhouette, elle souriait. Elle savait qu’elle était sur un territoire de chasse, et que le rituel de la danse n’était en fait qu’un antique cérémonial de séduction comme pour n’importe quel animal.

Ici, on étalait sa condition sociale avec ostentation, paradant dans des fringues de marques, fumant cigarette dans un air absorbé tout en laissant couler un regard sur les femelles battant des cils pour allumer des mâles déjà en rut.

Elle ne se faisait aucune illusion, ce n’est pas ici qu’elle pêcherait la perle rare et d’ailleurs ce n’était pas pour cela qu’elle était venue. Elle n’était là que pour tester son pouvoir de séduction sans vouloir satisfaire d’envie sexuelle.

A 1h00 du matin, une piste extérieure ouvrit, réservée soit disant aux seniors, elle reconnut des chansons et des tubes qu’elle écoutait dans sa jeunesse et se réjouissait de pouvoir danser sur de la véritable musique. Il y avait des tabourets disposés tout autour de la piste.

Elle allât le chercher, ravie de le convier à venir la rejoindre. Il dansa une ou deux danses avec elle, observant son déhanchement, mesurant sa souplesse, se délectant de ses sourires, observant la sensualité qu’elle mettait dans sa danse, sans vraiment s’en rendre compte.

Puis il allât s’asseoir sur un tabouret en la regardant de loin, ni trop loin, et surtout pas trop prés, il avait envie d’elle, il avait senti que son déhanchement lascif avait éveillé en lui l’irrémédiable envie de la prendre dans ses bras et de lui faire sentir son désir naissant.

Mais il avait préféré aller s’asseoir, se calmer, reprendre son sang froid et la laisser s’amuser, il savait pertinemment que ce n’était ni le lieu, ni le moment de lui déclarer qu’il avait envie d’elle…


              P1010838

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Commentaires
N
En réalité, je suis aussi comme ça, je n'aime pas laisser un homme seul avec son désir...sourire...c'est si dommage...
L
Je sais......mais en récit seulement! (sourire)!
N
Mais non, mon Loup, tu sais bien que je ne suis pas comme ça, moi !!!!
L
J'ai comme l'impression, qu'il y en a un qui va dormir avec la "béquille"!!!!
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